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Vingt-cinq tués et 45 blessés dans un attentat au coeur de Bagdad (PAPIER GENERAL)


BAGDAD, 17 mars (AFP) - Vingt-cinq personnes ont été tuées et 45 blessées dont deux Britanniques dans un attentat à la voiture piégée perpétré mercredi soir près d'un hôtel du centre de Bagdad, à la veille du premier anniversaire de la guerre.

"C'était une voiture piégée", a déclaré le lieutenant-colonel américain Peter Jones à des journalistes sur les lieux de l'attaque. Deux Britanniques figurent parmi les blessés, a-t-il ajouté, revenant sur de premières déclarations où il faisait état de trois Américains blessés.

Selon lui, l'attaque, qui visait apparemment l'hôtel Jabal Loubnan fréquenté par des Occidentaux et des Arabes, a détruit un bâtiment tout proche et fortement endommagé deux autres.

Un habitant du quartier, Raad Taha, a indiqué qu'un immeuble d'habitation de cinq étages ainsi qu'une maison habitée par une famille de chrétiens avaient été détruits.

L'explosion à 20H10 locales (17H10 GMT) a envoyé une forte onde de choc à travers la capitale irakienne. Les ambulances se sont ruées sur l'Avenue Nidal, alors que des hélicoptères américains survolaient le site.

La panique s'est emparée des habitants du quartier alors que des blessés sortaient en hurlant des bâtiments en flamme. Des femmes en pleurs étaient soutenues par des secouristes et des victimes étaient évacuées sur des civières.

Le secteur a été vite bouclé par l'armée américaine et les forces de sécurité irakiennes. Des flammes se dégageaient du bâtiment touché, situé derrière l'hôtel, et la poussière formait un écran blanc dans la nuit.

Les pompiers s'employaient à maîtriser les flammes alors que des dizaines de blessés étaient évacués par les ambulanciers et des voisins, qui se frayaient leur chemin parmi les gravats et les débris. Des habitants bloqués sur des balcons d'un immeuble en feu appelaient au secours.

Des jeunes évacuaient les blessés sur des brancards en criant: "Il n'y a de dieu que Dieu".

Plus de deux heures après l'explosion, des secouristes irakiens et des soldats américains continuaient à remuer les débris à la lumière de puissants projecteurs. La déflagration a causé un cratère de deux mètres de large et trois mètres de profondeur, a affirmé le lieutenant-colonel Jones.

Les débris de verre et de ferraille jonchaient le sol sur plusieurs dizaines de mètres du lieu de l'explosion.

Un serveur de l'hôtel, Ammar Jassim, 24 ans, a raconté à l'AFP: "J'étais en train de servir dans le restaurant, il y a eu une énorme explosion". "Tout le monde s'est retrouvé par terre et j'ai vu un de mes amis serveur perdre la vie", a ajouté ce témoin, blessé.

Un autre témoin, Mohammad Bassem, un menuisier de 34 ans, a indiqué avoir entendu "une énorme explosion" alors qu'il était dans son atelier. "J'ai vu des gens allongés sur le sol, mon oncle et mon frère ont été grièvement blessés".

Mohammad Ali a affirmé que l'explosion dans un garage commun à l'hôtel et à une clinique avait été causée par une voiture piégée. Un autre témoin, Mohammad Ibrahim, a affirmé qu'il s'agissait probablement de roquettes.

La Maison Blanche, par la voix de son porte-parole, a immédiatement affirmé que l'attentat ne ferait pas dérailler le processus démocratique en Irak.

"Les terroristes savent que les enjeux sont importants mais ils ne gagneront pas. Nous affronterons ce défi avec force et détermination. La démocratie prend racine en Irak et il n'y a pas de retour en arrière possible", a-t-il dit, indiquant n'avoir pour l'instant aucune information sur les auteurs éventuels de cette attaque.

Celle-ci survient peu avant la date du premier anniversaire de la guerre lancée le 20 mars 2003 par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne contre l'ex-régime irakien de Saddam Hussein.

Elle s'est produite aussi au moment où l'exécutif irakien a sollicité l'expertise de l'Onu pour passer le cap du transfert du pouvoir et précipiter le retour de la souveraine MAR 04

17/03/04 19:04